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Titre de l’article : « Edouard Durand : la justice à hauteur d’enfant »
Nom de l’émission : La grande table, France Culture
Productrice : Olivia Gesbert
Date de diffusion : 10 mai 2022, durée 35 min
Lieu de diffusion : France
Pourquoi cette émission nous intéresse / résumé :
Le juge Édouard Durand rappelle l'importance de la CIIVISE (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) mise en place en janvier 2021 avec, en six mois, plus de 11500 témoignages. Il cite une de ces personnes victimes entendue récemment : « Que notre parole soit recueillie par une instance d’état, une instance publique, c’est phénoménal ! »
L’objectif de cette commission est d’augmenter le seuil de protection des enfants. Ce qui se traduit dans les conclusions intermédiaires par 20 préconisations réalisables, réparties en 4 axes : Le repérage, le traitement judiciaire, la réparation et la prévention.
Des perles :
• L’effet du livre de Camille Kouchner La Familia Grande, qui a généré une prise de conscience collective de ce qu’est le viol incestueux, à partir d’une émotion, la colère, la société a exigé un changement.
• Recueillir la parole ne suffit pas, il faut aussi protéger l'enfant, le mettre en sécurité.
• La stratégie de l'agresseur qui par la violence impose le silence et contamine le groupe (famille, société) et comment construire en face une stratégie de protection. Faire que les mots soient visibles (Christine Angot), c’est lutter contre l’effacement du sujet et donc contre la stratégie de l’agresseur.
• La violence veut tuer la parole, c’est la chosification de l'autre qui se retrouve privé de sa parole. Ce que cherche l’agresseur c’est prendre le pouvoir sur l’autre.
• On fait souvent peser sur l’enfant un poids trop lourds en lui demandant de s’opposer à l’adulte et en exigeant qu’il sorte du silence. C’est au tiers de le faire.
• Le rôle primordial du tiers (vous, moi, les professionnel·les, les adultes, la justice, etc.) pour dire à l'enfant que l'agresseur a perverti le langage, pour que l'enfant puisse penser la loi et la transgression.
• Le rôle de l'autorité judiciaire c’est de remettre la loi à sa place : « l’audience, le procès est là pour restaurer le langage ».
• Une justice à hauteur d’enfant pour éviter la sur-victimation, c’est aussi faire en sorte que les grands principes juridictionnels : L’impartialité des juridictions, la charge de la preuve, du contradictoire, la présomption d’innocence soient mis en œuvre de telle manière qu’ils ne génèreront pas l’impunité de l’agresseur. Être impartial ce n’est pas être neutre, c’est être du côté de la loi et récuser la violence.
• Une idée reçue courante : le risque de fausse dénonciation. En réalité il est extrêmement faible. Un enfant qui révèle des violences et qui n’est pas cru risque l’effondrement, un enfant qui révèle des violences et qui n’est pas protégé perd confiance dans le monde des adultes. Au nom de ces principes mal interprétés, la société accepte de faire courir le risque à l’enfant. C’est profondément injuste.
• Changer la loi pour édicter une législation plus impérative, il faut pour cela inscrire dans la loi :
- Lorsqu’il y a des violences conjugales, le parent auteur ne peut pas disposer de l’exercice de l’autorité parentale, ne peut rencontrer son enfant sans contrôle social d’un tiers.
- Lorsqu’un parent est condamné pour le viol incestueux de son enfant, l’autorité parentale doit lui être retirée automatiquement.
• Le repérage. Il faut poser la question à tous les enfants : « Est-ce que quelqu’un t’a déjà fait du mal ? Est-ce que cela t’arrive d’avoir peur ? ». L’obligation de signalement pour les médecins et aussi, une protection contre les poursuites disciplinaires.
• Des soins spécialisés en psychotrauma existent, ils doivent être dispensés.
• Mettre en place une culture de la protection des enfants : « Je te crois, je te protège »
• A propos de la prescription, se poser la question. La prescription a été conçue pour assurer la paix sociale, mais la paix de qui ? D’après lui ce qui a été pensé pour assurer la paix sociale c’est de rendre la justice, c’est de restaurer un être humain qui a subi une transgression de la loi dans sa place et sa légitimité. Le seul moyen d’assurer la paix sociale, c’est de rendre la justice. Concernant l’argument de la déperdition des preuves, il y a déjà très peu de preuves matérielles, corporelles. La preuve a longtemps été dans l’histoire judiciaire, sa propre parole. Cela a changé en raison de discours anti-victimaires qui sont venus discréditer par avance la parole de l’enfant.
• Les personnes qui ont témoigné parle d’un présent perpétuel de la souffrance, elles ne parlent pas d’un mauvais souvenir prescrit. La souffrance est imprescriptible.
• Un niveau élevé de classement sans suite. Des réformes à venir pour comprendre ce niveau élevé : Depuis le début de l’année 2022, une mission d’évaluation est confiée aux Inspections Générales des Ministères de la justice, de l’intérieur et des affaires sociales pour comprendre la chaîne d’intervention des professionnel.le.s, du repérage des violences jusqu’au traitement judiciaire. Il faut lutter contre cette injonction paradoxale : « il faut parler, il faut révéler les violences mais on ne vous croira pas ».
• Il est important que les professionnel.le.s soient mieux formé.e.s, plus compétent.e.s pour recueillir la parole des enfants.
Titre de l’émission : L’inceste est-il vraiment un interdit ?
Nom du documentaire : Les idées larges avec Maurice Godelier/ ARTE
Nom de l’auteur ou de l’autrice : Laura Raim
Date de parution : 25 mars 2022
Durée : 22 minutes
Pourquoi cet article nous intéresse / résumé :
Ce documentaire est éclairant sur les mécanismes qui semblent laisser perdurer l’inceste dans notre société. Les anthropologues ont plus étudié l'interdit de l'inceste que ses pratiques, ce que dénonce Dorothée Dussy, anthropologue et auteure du Berceau des dominations, Anthropologie de l’inceste (2013).
Dans cette émission, Laura Raim après avoir recueilli les propos de Maurice Godelier qui rappelle la théorie de Lévy Strauss selon laquelle l'interdit de l'inceste fonde le passage de la nature à la culture et prédomine étrangement sur les autres théories. Ce qui est pourtant courant c'est que cet interdit est souvent transgressé dans notre société et de manière stable. Donc il est important pour Dorothée Dussy d'étudier les pratiques de l'inceste. La société fonctionne très bien alors que 5 à10% de ses membres sont agressés sexuellement dans leur famille. L'inceste en tant qu'exercice érotisé de la domination est une forme paroxystique de violence qui se place à l'extrême du spectre des violences engendrées par l'ordre social patriarcal. Dans la conclusion de son livre elle pousse le raisonnement jusqu'à l’inversion complète de la thèse de Lévy Strauss. Ce ne serait pas l'interdit de l'inceste qui serait le propre de l'homme mais au contraire la pratique de l'inceste qui serait une spécificité humaine. Pour D. Dussy il y a moins un interdit de pratiquer l'inceste qu'un interdit d'en parler. Ce serait plus le tabou à son sens second c’est-à-dire celui d’en parler, que l’interdit de l’inceste en soi. Pour ce qui est d’en parler, la libération de la parole dans les années 80 est mise en avant avec le témoignage et la prise de parole d'Eva Thomas dans les Dossiers de l’écran. A propos du dévoilement, D. Dussy évoque les mécanismes de silenciation. L’enfant parle mais n'est pas entendu. D'après D. Dussy, l'inceste survient souvent dans une famille où il est déjà là et donc l'enfant va parler à des personnes qui ont elles même été élevées dans un système de silenciation.
Titre de l’article : Mathilde, victime d’inceste : « M. le président, l’inceste est un crime de masse. Ouvrez les yeux, réagissez ! »
Nom de la revue : L’Obs
Nom de l’auteur ou de l’autrice : Témoignage recueilli par Céline Rastello
Date de publication : 22 mai 2022 à 8h00
Temps de lecture : 7 min
Lieu de parution : France
Pourquoi cet article nous intéresse : Une jeune femme après avoir pris la parole lors des rencontres de la CIIVISE, exhorte E. Macron à agir. Sa lettre relayée par l’Obs fracasse le silence. Elle est avocate, a été victime d’inceste, elle sait de quoi elle parle. Le contenu de la lettre est puissant et porteur de sens. Il vise le déni qui continue à museler les victimes et à les blesser à nouveau lorsqu’elles osent parler. Nos conclusions : si toutes les victimes agissaient de la sorte et s’adressaient aux représentant·es du pouvoir par l’écriture, nous pourrions faire tomber le mur du déni. Après la parole, prenons ensemble la plume, agissons en masse pour dénoncer ce crime de masse !
Titre de l’article : Ces psychanalystes qui nient l'inceste
Nom de la source : Huffington Post
Nom de l’auteur ou de l’autrice : Jeffrey Masson (Ancien psychanalyste, ancien co-directeur des Archives Freud)
Date de parution : publié le 10 décembre 2012
Lieu de parution : France
Pourquoi cet article nous intéresse / résumé : Nous sommes retombé·es sur cet article publié il y a 10 ans sur le Huffington Post. Ce sujet est encore méconnu en France, il nous semble important de le rappeler ici.