Origine / Historique

Ou comment les victimes unissent leurs forces et leur capacité de penser pour se reconstruire.

En 1985, une voix s’élève pour dénoncer le crime d’inceste et son camouflage social. C’est un cri de survie. Cela se passe en France, sur un plateau de télévision, lors de l’émission Les Dossiers de l’écran.

Eva Thomas, dont le livre Le Viol du Silence vient de paraître, relatant sa plongée en enfer puis son long chemin de reconstruction suite au viol incestueux qu’elle subit à l’âge de 15 ans, est loin de se douter de l’importance de son intervention pour toutes les victimes d’inceste. De toutes parts, les lettres, les témoignages affluent : moi aussi, j’avais cinq ans, c’était mon beau-père, ma petite sœur aussi, il m’a détruite, un véritable MeToo bien avant les réseaux sociaux !

Avec une poignée d’ami.es, Eva Thomas fonde l’association SOS Inceste le 14 novembre 1985 à Grenoble. L’objet initial de l’association, combattre l’inceste père-fille (un libellé qui lui ferme les portes partout où elle se tourne pour obtenir le soutien des pouvoirs publics, dans une société qui n’est pas disposée à remettre en question le patriarcat) évolue rapidement pour inclure toutes les victimes de violences sexuelles intrafamiliales.

La priorité est de briser le silence, d’ôter le bâillon qui scelle les lèvres des victimes (pendant longtemps, le dessin d’une enfant bâillonnée sera le symbole de l’association), et de rappeler la Loi, qui reconnaît l’enfant agressé comme victime et désigne l’agresseur comme coupable.

L'association, sans moyens financiers, basée tout d'abord au domicile d’Eva Thomas, se donne pour mission de répondre à la déferlante de courrier. En 1986 la Ville de Grenoble met un local à disposition de l’association, des permanences d’écoutes téléphoniques et des groupes de parole de victimes peuvent ainsi être organisés. Ces groupes se rencontrent parfois le dimanche avec les bénévoles pour des journées de détente.

Des journées de recherche sont organisées dont les comptes-rendus sont partagés dans une publication : Peau d'Âne, ainsi que des articles et de nombreux témoignages qui parviennent par courrier, de la France entière : lettres, poèmes, dessins...

Eva Thomas participe à des débats publics dans toute la France pour tenter de faire prendre conscience que l’inceste est un crime à juger dans un tribunal, non pas une maladie et encore moins un fantasme. Avec d’autres bénévoles de l’association, elle prend part à des congrès internationaux sur l’enfance maltraitée.

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En juin 1989, au Procès de St Brieuc, une victime d’inceste qui avait fait publiquement état du viol commis sur elle par son père est condamnée pour diffamation en raison de la prescription des faits évoqués. Ce jugement terrible qui condamne au silence éternel les victimes d’inceste sera immédiatement suivi d’une évolution de la loi : en juillet 1989, le point de départ du délai de prescription est ainsi repoussé à la date de la majorité de la victime. Une première victoire pour les victimes ; un tout début de reconnaissance des spécificités du crime d’inceste et de ses conséquences pour les nombreuses victimes et donc pour toute la société.

Mais un long chemin reste à parcourir : la Loi qui participe à une  véritable réparation, la Loi comme boussole de la société et socle des pratiques professionnelles n’a pas fini, en 2023, sa lente mue malgré des évolutions notables, notamment la Loi du 21 avril 2021. Cette lutte est aujourd’hui portée avec force par la CIIVISE dont nous saluons le travail et souhaitons qu’il se poursuive.

En 1994 l’association SOS Inceste devient SOS Inceste Pour REVIVRE : un nom comme un message, comme une promesse pour les victimes, comme la déclaration d’une posture et d’une approche basées sur la capacité de chacun et chacune à être actrice ou acteur de sa reconstruction.

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En 2009 l'association est reconnue d'intérêt général, ce qui permet aux donatrices et donateurs de bénéficier d’une déduction fiscale.

Aujourd’hui l’association SOS Inceste pour REVIVRE maintient ses actions grâce à un groupe de bénévoles actifs et actives. L’association, faute de moyens, a perdu ses locaux et est hébergée dans un bureau partagé à la Maison des Association de la Ville de Grenoble. Elle fonctionne grâce à des subventions, les adhésions, les dons et les legs.

L’association diversifie ses actions pour répondre aux demandes des victimes d’inceste et de leurs proches, s’implique dans des forums, des rencontres, des séminaires, propose des formations aux professionnel.les, établit des partenariats, s’inscrit dans le tissu associatif et institutionnel de Grenoble et son agglomération. Depuis 2023, SOS Inceste pour REVIVRE fait partie du Collectif Pour l’Enfance qui regroupe des associations au niveau national pour faire progresser les lois et les pratiques.

Combattre, prévenir l’inceste, accompagner les victimes dans leur chemin de reconstruction et la société toute entière vers une nécessaire prise de conscience : c’est l’essence de l’engagement, la mission de SOS Inceste pour REVIVRE.

Permanences téléphoniques

Ligne d’écoute : 04 76 47 90 93

Mar. 15 oct. et 12 nov. de 12h30 à 14h30

Groupes de parole de victimes

Un entretien individuel est nécessaire pour participer aux groupes de paroles.

Mar 15 oct 2024 de 18h35 à 20h35

Groupe de parole de proches

Un entretien individuel est nécessaire pour participer aux groupes de paroles.

Lun 4 nov. 2024 de 20h15 à 22h15
en visio

Ateliers yoga

Pour s’inscrire, merci de joindre l’intervenante au 06 79 42 08 94

Pause estivale

Ateliers théâtre

Un entretien individuel est nécessaire pour participer.

18 et 25 septembre 18h30 20h30 lieu à confirmer : Annulé !
2 octobre 18h30 20h30 restitution à la MC2 : Annulé !

Permanences bibliothèque

Mardi 15 oct de 16h30 à 18h30

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